On A Testé Pour Vous – Les Châteaux de Bourgogne

Cette semaine, c’est Erwan qui s’y colle, avec cet article concernant le jeu de plateau « Les Châteaux de Bourgogne ».

Les Châteaux de Bourgogne, c’est l’exemple typique du jeu qui semble insurmontable quand on n’y a encore jamais joué. Un grand plateau central, des grands plateaux joueurs, des tuiles innombrables, des couleurs dans tous les sens et des possibilités immenses lui donnent un air de jeu réservé à une élite, à des joueurs chevronnés. Il serait dommage de s’arrêter à cette impression…

La première édition du jeu respire la désuétude. (Crédit Photo : Shutupandsitdown.com)

Le jeu sort en 2011, créé par Stefan Feld et à l’origine édité par ALEA. C’est Ravensburger qui nous l’apporte en français. La boîte est austère, et le reste du matériel aux couleurs passées est dans le même ton. Cela n’empêche pas le jeu d’être un grand succès, propulsant son auteur sur le devant de la scène ludique. De nombreuses extensions et modules suivront. Une nouvelle édition sortira en 2019, avec des graphismes remis au goût du jour et toute une flopée de mode de jeux supplémentaires. C’est de cette version dont nous parlerons aujourd’hui.

La nouvelle édition propose un look plus moderne et coloré.

Thème et mécaniques :

Le jeu se compose essentiellement d’un grand plateau central parsemé d’emplacements hexagonaux, d’une multitude de plateaux joueurs représentant son royaume, ainsi que de presque 200 petites tuiles hexagonales. Le matériel est foisonnant, et la première mise en place sera laborieuse.

Chaque plateau joueur propose un agencement de tuile spécifique.

Les dés ne définiront pas les actions disponibles, mais simplement l’endroit où il est possible de les effectuer. En effet, tous les éléments de jeu sont associés à un numéro sur le dé. Avec un 4 sur son dé, il sera donc possible de prendre une tuile sur l’emplacement 4 du plateau central, de placer une tuile sur un emplacement 4 de son plateau personnel, de vendre des marchandises n°4 ou de récupérer les précieux ouvriers (peu importe la valeur du dé). Ces ouvriers permettront ensuite d’ajuster le résultat d’un dé qui ne nous plaît pas. Cela apportera du contrôle, en diminuant l’impact du hasard. Si vous êtes allergique aux dés, ce jeu pourrait donc tout de même vous plaire.

Les tuiles seront de différentes couleurs, et devront être positionnées sur l’emplacement de la même couleur sur son plateau. Chaque couleur aura des capacités différentes. Les mines (gris) permettront de récupérer de l’argent pour acheter des tuiles bonus, les bateaux (bleu) permettront de faire du commerce pour récupérer des marchandises, les animaux (vert clair) devront être regroupés en troupeaux pour marquer des points, les châteaux (vert foncé) permettront de faire des actions bonus sans dés, les bâtiments (beige) donneront des actions supplémentaires et les tuiles spéciales uniques (jaunes) donneront de puissants pouvoirs aux joueurs qui les récupèrent.

L’essentiel du matériel sera toute une tripotée de petites tuiles hexagonales.

Derrière la simplicité des actions se cache une profondeur incroyable. Si un joueur débutant peut tout à fait profiter de sa partie sans trop réfléchir, en se laissant porter par ses dés, un joueur plus expérimenté pourra se casser la tête pour optimiser l’utilisation de ses actions, et scorer un maximum. De nombreux paramètres entrent finalement en ligne de compte, il faudra s’adapter, mais il sera toujours possible de plier les dés à sa volonté. Les scores pourront ainsi aller du simple au double, et il sera préférable de jouer entre joueurs d’un niveau similaire.

Compter les points pourra s’avérer laborieux au début, mais des aides et des rappels sont là pour guider les joueurs.

Ressenti et conclusion :

Si Les Châteaux de Bourgogne fait partie des 100 meilleurs jeux de sociétés au monde sur le site BoardGameGeek, ce n’est pas pour rien. La première partie sera peut-être déstabilisante, mais finalement, n’importe qui pourra y trouver son compte. Malgré un livret de règles plutôt épais, la lecture se fait facilement, notamment grâce à de nombreux encarts appuyant sur les points importants. La deuxième partie se déroulera avec une bien meilleure vision des choses, et voir son score progresser de parties en parties sera très satisfaisant.

Les 25 tours de jeux passeront de manière fluide et rapide. Le tour d’un joueur étant plutôt court, on ne s’ennuiera pas autour de la table et il y aura toujours quelque chose à regarder. Une partie entre 4 débutants pourra durer 2h. Deux joueurs habitués pourront boucler la partie en 1h.

Les parties seront serrées, et les dernières tuiles seront à chaque fois très convoitées. Quelques coups bas ponctueront donc le jeu, faisant grincer des dents certains, et jubiler les autres. Quel que soit le résultat final, on attendra la prochaine partie avec impatience en réfléchissant à ce qu’on pourrait améliorer.

La rejouabilité et l’intérêt du jeu sur le long terme sont assurés par le fait qu’il sera impossible de définir à l’avance une stratégie plus forte qu’une autre. Il faudra toujours s’adapter aux dés, mais aussi aux adversaires, et il faudra savoir se réorienter si on commence à se faire distancer. Plusieurs plateaux de départ différents inciteront les joueurs à changer leurs habitudes. Pour finir, d’autres modes de jeu sont proposés, par exemple des parties en équipe deux contre deux, avec un immense domaine pour chaque équipe, ou bien des tuiles différentes.

Le nombre de plateaux joueurs différents est impressionnant.

Je ne saurais que trop vous conseiller d’essayer Les Châteaux de Bourgogne si vous en avez l’occasion. Passez outre son look impressionnant et lancez-vous dans une partie. Il ne fait aucun doute que vous aurez envie d’y revenir si vous aimez les règles simples, la construction et l’optimisation.

Erwan