Backgammon

Historique – Les Origines
Le backgammon est un jeu de hasard raisonné pour deux joueurs pratiqué sur un tablier avec des dés. Un joueur gagne lorsqu’il retire tous ses pions du tablier. Le backgammon fait partie de la famille des jeux de tables, une des plus anciennes catégories de jeu de tablier.
Malgré la présence du hasard, la stratégie y tient un rôle important. À chaque jet de dés, le joueur doit choisir parmi un grand nombre d’options pour déplacer ses dames et anticiper les actions de son adversaire. Les joueurs peuvent augmenter la valeur de l’enjeu en cours de partie. Il existe un répertoire de tactiques de base et d’ouvertures.

Aujourd’hui le plus connu d’entre eux, le backgammon n’est pourtant qu’un exemple parmi la nombreuse famille des jeux de tables. On considère les anciens jeux de parcours, dont les pions sont déplacés suivant les résultats d’un générateur aléatoire de nombres (dés divers, coquillages, bâtonnets, etc.), comme leurs antécédents. C’est ainsi qu’une découverte archéologique récente près de la frontière sud-est de l’Iran, dans la province de Sistan-Balûchistân, a pu faire remonter l’origine des jeux de tables à il y a environ 5 000 ans. De même, le senet de l’Égypte antique et le jeu royal d’Ur sont parfois considérés comme deux de leurs lointains ancêtres.

Les jeux de tables sont caractérisés par un matériel particulier : un tablier de 24 cases, divisé symétriquement, un nombre de dés cubiques variable selon les différents jeux, et des pions le plus fréquemment au nombre de 15 par joueur, parfois moins. Le plus ancien jeu connu remplissant ces critères est le Ludus duodecim scriptorum (jeu des douze lignes) ou XII scripta largement pratiqué dans la Rome antique. Mais les règles ne nous sont pas parvenues, et le tablier comportait trois rangées de 12 cases au lieu de deux. Son descendant, aussi romain, appelé « tabula » utilisait un matériel totalement identique à celui qui caractérise les jeux de tables. L’expression « jeu de tables » est issue du mot tabula (« planche », « table » en latin) qui désigne le tablier, mais aussi plus tardivement chacun de ses quatre quadrants de 6 cases, et même, au pluriel, les pions qui y circulent suivant les jets des dés.

On en trouve des citations dans l’œuvre d’Ovide. Plusieurs empereurs romains sont tenus pour en avoir été de grands adeptes : Claude (qui lui aurait consacré un livre), Néron et Commode qui y auraient joué des fortunes. Deux peintures murales de Pompéi illustrent des scènes du jeu. Déjà largement diffusé dans l’Empire romain, le futur backgammon s’est popularisé dans le reste de l’Europe et le Moyen-Orient, à la suite des échanges commerciaux et des diverses invasions principalement musulmanes et chrétiennes. Les jeux de tables sont cités dans La Chanson de Roland, les poèmes de Charles d’Orléans, etc.

En Espagne, le Libro de los juegos, manuscrit réalisé à la demande du roi Alphonse X de Castille et achevé en 1283, contient les règles illustrées de quatorze jeux de tables, parmi lesquels le todas tablas qui présente les principales caractéristiques du backgammon actuel, dont la position des pions au départ et les règles de base.

L’acclimatation des jeux de tables se fait assez difficilement. Le roi Richard Coeur de Lion interdit aux non-nobles d’y jouer, et d’y perdre plus de 20 shillings par jour. Louis XII de France essayera aussi de les bannir du royaume, mais avec peu de succès. En 1526, le cardinal anglais Thomas Wolsey ordonna de brûler tous les jeux de hasard. Selon la légende, c’est cette instruction qui aurait donné au tablier sa traditionnelle forme de mallette pliable, qui aurait permis de le faire discrètement passer pour un livre. Un tablier et des pions sont représentés dans le panneau de droite du Jardin des délices (1503-04) ainsi qu’en bas à droite du Triomphe de la Mort de Bruegel l’Ancien, peint vers 1562. En France, le « toutes tables » apparaît en 1534 dans la liste des jeux du Gargantua de Rabelais. Bien que la règle n’y soit pas présentée, il est pensable qu’il s’agit, plus ou moins, du même jeu que le todas tablas espagnol, les deux appellations étant équivalentes.

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Historique – Du XVIème siècle à maintenant…

Au XVIème siècle, une variante proche du todas tablas, nommée irish, est le jeu de tables favori en Angleterre avec le tick-tack. Elle y sera supplantée dans la première moitié du XVIIème siècle par une version plus rapide — les doublets s’y jouent alors deux fois —, appelée backgammon.

Mais c’est en France que la règle la plus proche du backgammon moderne, sous le nom de « toute-table », est publiée pour la première fois en 1699 comme suite au traité Le Jeu du trictrac, chez Charpentier, à Paris. Par rapport au backgammon moderne, la possibilité de gagner une partie triple, et l’utilisation d’un dé doubleur, sont les seuls points à ne pas être présents au « toute-table ».

En 1743, Edmond Hoyle publie A Short Treatise on the Game of Back-Gammon relié avec un traité du whist. Plus qu’un livre de règles du jeu, il s’agit d’un traité présentant des stratégies, tactiques, ouvertures et probabilités. À ce traité sont ajoutées cinq lois codifiant l’utilisation des pions comme, par exemple, « dame levée, dame jouée ». Le backgammon présenté par Edmond Hoyle ne diffère pas du toute-table. En France, l’appellation « toute table » est tombée en désuétude après la chute de Napoléon Ier au profit de celle anglaise backgammon. Aujourd’hui, le « toute-table » de 1699 est toujours pratiqué traditionnellement en Grèce sous le nom de portes, en Turquie sous le nom de Tavla, en Géorgie sous le nom de Nardi, en Arménie sous le nom de Tavlou, en Irak, Syrie, Liban, Jordanie et Égypte, sous le nom de Tawla ou Tawlé, en Iran sous le nom de Takhteh Nard et en Israël sous celui de Chech Bech.

Pour devenir moderne, le backgammon a ajouté en premier lieu la possibilité de gagner une partie triple, puis surtout le dé doubleur à partir de 1920 et les règles concernant ses modes d’utilisation. Les progrès de l’industrie ont aussi rendu possible la fabrication de dés parfaitement identiques, permettant l’utilisation d’une paire de dés par joueur au lieu de la même pour les deux auparavant ; ce qui a amené à simplifier la réglementation concernant la détermination du début et de la fin du tour d’un joueur.

 

Les Règles du Jeu

Le joueur a pour but de sortir tous ses pions du jeu, après les avoir conduit dans son jan intérieur. Il s’git de déplacer ses pions selon ce qui est exposé ci-dessous :

La disposition de départ est exposée ci-dessous.

Chaque joueur jette les deux dés numérotés de 1 à 6 sur sa partie droite. Il avance ses pions selon le résultat obtenu. Soit il avance deux de ses pions autant de fois que le résultat de chacun de ses deux dés, soit il avance un pion de la somme des deux dés. S’il obtient un double, il double alors le total des points et dispose alors de la possibilité d’avancer d’autant comme s’il jouer une deuxième fois.

Un pion a la faculté de se poser sur une flèche uniquement si cette flèche est occupée au plus par un pion adverse (on dit que la flèche est fermée). Une pièce ne doit donc pas se poser sur une flèche fermée mais peut la survoler. Un pion isolé placé sur une flèche est appelé biot. Si un pion adverse se pose sur la flèche d’un biot, ce jeton mort (ou biot) est mis hors-jeu. Si le joueur dispose d’un seul pion mis hors-jeu, il ne peut avancer aucun de ses pions. Il pourra le faire une fois que tous ses pions mis hors-jeu auront été réintroduits sur le plateau. Un pion mis hors-jeu est placé sur la barre centrale du plateau.

Un joueur peut réintroduire un pion mis hors-jeu uniquement si son tirage offre la possibilité à son pion mis hors-jeu de se placer sur une flèche qui n’est pas fermée. Un joueur a donc tout intérêt à fermer son jan intérieur pour empêcher son adversaire de réintroduire ses pions mis hors-jeu. Les joueurs ont pour but de sortir tous leurs pions. Ils ne peuvent cependant le faire que si chacun des pions se trouve dans son jan intérieur. Un 6 permet de sortir un pion positionné sur la sixième flèche du jan intérieur. Si cette flèche est vide, le joueur a la possibilité de sortir un pion une flèche plus proche.

Si au moment de sortir ses pions, un pion est mis hors-jeu, le joueur doit ramener ce pion dans son jan intérieur avant de pouvoir sortir ses pions. Le jeu est terminé une fois qu’un joueur a sorti tous ses pions du plateau. Il remporte la partie.

Source : Wikipédia

Le Conservatoire du Jeu – Avril 2022