Historique :
Oriflam est une société d’édition de jeux de simulation créée à Metz en 1986. Oriflam a été fondé à la suite de l’ouverture de deux magasins spécialisés dans les jeux de simulation. Excalibur Metz ouvert en 1983 par Jean-Marc Daniszewski et Excalibur Nancy ouvert en 1984 par Jean-Marc Delorme.
L’essentiel des produits vendus dans ces deux boutiques étant à 80 % des produits d’importation en langue anglaise et, étant donné qu’il existait peu de société d’édition de jeux de simulation produisant des produits en langue française, Jean-Marc Daniszewski et Jean-Marc Delorme ont décidé de s’associer début 1986 pour fonder Oriflam. L’objectif de l’entreprise était d’acheter les droits de produits ayant été un succès en anglais pour les éditer en langue française. Le succès de L’Appel de Cthulhu édité par Jeux Descartes, et du Jeu de rôle des Terres du Milieu édité par Hexagonal ont conforté les deux entrepreneurs à persévérer dans leur projet.
Après avoir trouvé les financements nécessaires pour lancer leur société, les fondateurs, adeptes du système de jeu créé par Greg Stafford, ont jeté leur dévolu sur un jeu de la société Chaosium : Stormbringer inspiré du Cycle d’Elric de Menilbonné de Michael Moorcock. Ce produit édité en 1981, avait déjà démontré son succès aux États-Unis. Avec l’appui de la société d’édition Jeux Descartes, Oriflam réussit à obtenir les droits d’édition en langue française de Stormbringer auprès de Greg Stafford, fondateur de Chaosium en automne 1986. C’est Philippe Dohr, un ami des deux fondateurs qui sera le premier salarié de l’entreprise et qui prendra en charge la réalisation du projet. Il aboutira par la sortie du jeu en avril 1987, distribué par une centaine de magasins spécialisés sur le territoire français. Dès sa commercialisation, Stormbringer est un succès immédiat et les 10 000 premiers exemplaires imprimés par IGD sont vendus en trois mois. De fait, s’enchaîne rapidement la publication des suppléments du jeu avec la parution de Démons et Magie, l’Écran du Maître de jeu…
La particularité d’Oriflam par rapport aux autres sociétés d’édition, est d’apporter sa touche personnelle par rapport à l’édition originale. Oriflam porte un soin particulier à la qualité de la traduction, à la mise en page des livrets, et à la qualité de l’impression. Mais, le point d’orgue figure essentiellement sur l’illustration des livrets de jeu. Dès la parution de son premier jeu, Oriflam initie l’intégration de quelques dessins. Au fur et à mesure de la sortie des suppléments de Stormbringer, Oriflam s’émancipe du produit original pour remanier complètement sa création artistique. Oriflam fait appel à des artistes issus de l’école des Beaux Arts de Metz, Nancy et Paris. Dans un premier temps, ces adjonctions se font sous la haute surveillance des éditeurs américains qui validaient chaque insertion graphique. Et pour finir, dès la parution de son second jeu RuneQuest, un remaniement intégral du produit est opéré y compris pour la boîte. Le niveau de confiance acquis par Oriflam auprès des éditeurs américains s’est conclu par la mise en œuvre d’office des modifications sans aval préalable. Cela ira jusqu’au rachat des versions graphiques françaises pour les éditions américaines.
Fin 1987, avec le succès de son premier produit, Oriflam développe un programme d’édition important. Rapidement, la structure doit s’étoffer et les rôles se répartissent naturellement entre Philippe Dohr, directeur de collection, qui entre au capital de l’entreprise à hauteur de 33 %, Jean-Marc Daniszewski, directeur commercial et Jean-Marc Delorme, directeur administratif et financier.
1988, premier salon du jouet pour l’entreprise en janvier, premier salon de la maquette et du jeu de simulation en avril avec en guest star sur le stand Greg Stafford. Tous les mois, Oriflam sort un nouveau produit. Courant 1988, l’entreprise sort de sa cave de Mey pour s’installer dans des locaux plus adaptés à Montigny-lès-Metz. Raphael Ferry qui a ouvert Excalibur Strasbourg en 1987 entre au capital d’Oriflam à hauteur de 25 % en 1988 et prend le poste de directeur de la communication. Pour faire face à cette croissance, les embauches se succèdent plus rapidement que le chiffre d’affaires. Lors de cette année 1988, Oriflam diversifie son activité en éditant sous licence des jeux de plateau La Fureur de Dracula, des wargames Tank Leader Ouest, un magazine spécialisé Tatou et en ouvrant un magasin de jeux de société grand public sous l’enseigne Excalibur au centre ville de Metz.
1989, Oriflam est en proie à de sérieuses difficultés financières. Rachat en 2012 par Intrafi.
Le Conservatoire du Jeu – Mai 2022